L’état du marché au début des années 80’ ?
L’état du marché au début des années 80’ ?
Différent scans du Trésors de la Bande dessinée (BDM) de 1981-1982. Une petite pépite à redécouvrir pour certain et à découvrir pour d’autre ! Évidement les cotes sont en Francs Français et Belge..
« INTRODUCTION *
Evolution du marché
L’évolution des cotes d’une collection donnée suit toujours le même schéma : d’abord une période latente où les pièces sont recherchées mollement, et stagnent à très petit prix, tout en étant assez rares : on ne découvre cette période que lorsqu’elle est révolue (ex : Les Yeux du chat. Comme exemples possibles, citons Pif-Gadget, les pockets, Tintin Hebdoptimiste, les éditions originales des Humanoides..
Une seconde période, très rapide, voit l’évolution foudroyante de la cote : en quelques mois, voire quelques semaines, les collectionneurs se jettent sur ce qu’ils méprisaient voici peu : exemple typique, la collection du journal Pilote. Une grande période de calme s’ensuit, qui peut durer quelques années : les cotes sont stabilisées et montent peu.
Des phases de reprise ont alors lieu, correspondant à l’arrivée d’une nouvelle génération de collectionneurs qui bousculent leurs anciens assis sur leurs collections complètes. C’est le cas pour l’Avant-Guerre (Robinson, Mickey, Aventures, Aventureux…) et pour les albums Dupuis-Lombard, ou encore les albums de Tintin. On ne connaît pas vraiment l’exemple de cotes « mortes », rongées totalement par l’inflation : les illustrés de la première génération, qui renferment des trésors (voir le CBD n° 18 sont parmi les plus oubliés. Ils sont cependant réqulièrement acquis par les quelques Très Grands Collectionneurs, ceux qui font Tout, rasant les murs dans l’ombre pour éviter les curieux.
Donnons en quelques lignes les changements les plus significatifs.
Le marché a été marqué par l’envol en France des Tintin N & B à l’état neuf. Devant la hausse subite des cotes, due à la rareté de ces pièces (on envoyait deux ou trois à chaque convention et c’est tout), de nombreux intermédiaires ont brusqement cédé leurs collections, provoquant un arrêt total et compréhensible des transactions : plus de cinquante Tintin N & B ont déferlé sur Paris en un mois !
Les albums en état neuf sont cependant restés introuvables, et les collectionneurs ont logiquement ségmenté le marché suivant l’état. Tintin au pays des Soviets est toujours introuvable, ainsi que Congo Petit Vingtième, Amérique Petit Vingtième. Nous renvoyons à la description des Tintins dans la partie albums.
Le marché du Dupuis-Lombard marque une belle reprise, avec quelques vedettes traditionnelles qui retrouvent un intérêt auprès des collectionneurs effrayés par les innombrables rééditions. Les rééditions N & B ont aujourd’hui marqué le pas, et celles des éditeurs (hormis Dupuis et Fleurus) sont suffisamment différentes pour conserver à l’édition originale son caractère. On retrouve ainsi bien orientés les albums de Corentin, Blake et Mortimer, Pom et Teddy, le Chevalier Blanc, Vincent Larcher. Les albums Dupuis et Fleurs maintiennent leur cote, malgré un festival de rééditions parfaites.
Reprise soutenue également sur le secteur des albums Hachette, où Félix le Chat, Mickey, Bicot, Zig et Puce sont à nouveau recherchés.
Bécassine de Gautier-Languereau, les albums Pat’Apouf de la Bonne Presse, Nane de chez Gautier-Languereau, Frimousset et Grassouillet sont très demandés.
La collection des Pieds-Nickelés et celle de Bibi Fricotin, notamment les introuvables éditions d’avant-guerre, restent des thèmes de collections très courus.
Hausse spectaculaire des éditions lyonnaises : Fantax (totalement introuvable), Big Bill le cas.seur. Brick. Yak. etc.
Les cahiers d’Ulysse, Grandes Odyssées, Sélection Prouesses, sont très demandés, tandis que les têtes de collection d’Artima font un décollage foudroyant.
En ce qui concerne les journaux Hausse sélective sur Tintin et Spirou, concernant principalement les recueils postérieurs au 40 pour Spirou et les tous premiers fascicules de Tintin (avant le n° 150). Envol de Pilote et de Mickey après guerre.
Stagnation sur les journaux catholiques sauf en reliures éditeur restées rares. Bonne tenue de Coq-Hardi et Vaillant
Dans les journaux de l’Age d’Or, les têtes de collection de Aventures et de l’Aventureux sont toujours aussi recherchées. Aventureux, de façon générale est bien orienté. Tassement sur les Hurrah ! et les Junior, mais reprise sensible de Mickey avant guerre et Robinson, le n° 296 de Mickey est toujours introuvable.
Marché heurté pour la première génération, l’Epatant résistant au climat morose. Dans ce sec-teur, une nette préférence pour les reliures éditeurs se fait sentir.
Comment acheter, comment vendre ?
La cote qui est donnée est une cote moyenne : les prix varient suivant les endroits, suivant l’état ou l’humeur.
On peut trouver des vieilles bandes dessinées un peu partout : les marchés aux puces sont écumés par les courtiers, et seuls les greniers de province contiennent encore des trésors, principalement de l’Age d’Or.
Nous donnons dans le catalogue une liste de nombreux endroits où l’on peut trouver des bandes dessinées, antiquaires mais aussi quelques grandes librairies.
Il existe de nombreuses listes de vente de particuliers : au cours des conventions, de fructueux échanges d’adresse se font entre collectionneurs. Les petites annonces permettent d’entrer en contact avec de nouveaux collectionneurs : rappelons la rubrique du Collectionneur de bandes dessinées d’annonces gratuites réservées aux abonnés.
Les publicités de ce livre donnent aussi un ensemble d’adresses de confiance.
Pour acheter :
Eviter (sauf cas exceptionnel) de se ruer sur une seule collection. Il vaut mieux accumuler les occasions de rêve que servir de proie è ceux qui connaissent trop votre liste de recherche. Eviter les discussions inutiles autour d’un prix correct : de nombreux marchands pratiquent 10 % à leurs bons clients, très rarement plus.
Eviter les albums très abimés qui ont une valeur de revente ou d’échange très discutable mieux vaut le bon ou très bon état.
Ceux qui recherchent l’état neuf doivent s’attendre à une surcote importante.
Pour vendre :
Trier sa collection suivant les degrés de rareté et de cotes en trois catégories : les belles pièces, les bonnes pièces et la marchandise invendable.
Il est clair que sur une liste de vente les belles pièces partent plus vite que les mauvaises, à cote égale. Une vente trop rapide écrème le meilleur et laisse au collectionneur le reste. Exemple typique : la collection de Tintin en fascicules, où seuls les 150 premiers fascicules sont vraiment recherchés, et le reste trop courant.
Trois solutions sont alors possibles :
– La vente à un marchand directe et rapide ;
– La vente en convention, sur petite annonce, en dépôt
– La vente aux enchères (Mes Delavenne et Lafarge ont organisé deux ventes à Paris) (1).
Faut-il assurer sa collection ?
L’an passé, de nombreux cambriolages ont été signalés en France pour la bande dessinée.
Est possible de faire assurer une collection en contactant un agent d’assurances qui transmettra à une compagnie chargée d’assurer la collection. Un recensement expertisé sera probablement nécessaire. Une porte blindée est souvent demandée par l’assureur. »
* Introduction du Trésors de la Bande dessinée, troisième années de 1981-1982.