Vente aux enchères :
Le retour de Tintin chez Tajan
La célèbre maison de ventes aux enchères parisienne dispersera une collection d’albums de Tintin et des autres séries d’Hergé le mercredi 23 octobre à 19 h. Des pièces dans un état exceptionnel.
Ils fêtent tous les deux leur grand retour rue des Mathurins, siège de l’étude Tajan. Qui ? Tintin et Daniel Pérez ! De mémoire de bédéphile, le premier n’avait plus connu de vente exclusivement consacrée à lui dans cette grande maison depuis 2001. Quant au second, il est à l’origine du département « bandes dessinées » de Tajan, qu’il a créé en 1995. Il avait encore été l’un des experts de l’événement R.G. de 2001. Lorsqu’en 2005 François Tajan prit la décision de quitter la société de son père au profit de la maison Artcurial, Daniel Pérez lui emboîta le pas. Il se plut ainsi pendant près d’une vingtaine d’années dans l’hôtel d’Espeyran, sur le rond-point des Champs-Élysées, poursuivant sa passion pour le neuvième art franco-belge. Après un passage éclair chez ARP (Art Research Paris) l’an dernier, l’aventurier de l’expertise BD est rentré à la maison.
Encore une vente aux enchères Tintin ? On en dénombre plus de quarante à Paris depuis 1990, et elles se sont multipliées jusqu’à la nausée – en Belgique aussi – ces derniers temps. Seules quelques-unes constituent encore de véritables événements. La vente à venir, Albums de prestige d’Hergé, fait à coup sûr partie du haut du panier. Elle se limite à 75 lots, mais ces pièces sont toutes d’une qualité exceptionnelle : il s’agit de bandes dessinées en superbe état, frisant parfois le neuf. C’est Felipe Ortiz-Patiño, membre d’une célèbre famille de collectionneurs d’art, qui s’est constitué au cours des années 1990 cet ensemble unique. Certains exemplaires proviennent directement des imprimeries Casterman ; quelques-uns ont été acquis… lors de ventes aux enchères.
Des premières éditions en noir et blanc (Tintin au pays des soviets et ses petits frères) jusqu’à la dernière aventure en couleurs achevée (Tintin et les Picaros), tous les épisodes du reporter défileront sous le marteau de Louise de Causans. Les collectionneurs les plus exigeants espéreront repartir avec l’un des tirages de tête signés par Hergé – ou Tintin et Milou ! – qu’il leur manque. Les plus curieux et les plus hergéologues, eux, s’intéresseront à Quick et Flupke (époque noir et blanc, une merveille !), à Jo, Zette et Jocko, voire à un volume de la peu connue série L’Oiseau de France, récit écrit par un certain R.A. Hédoin, et dont Hergé avait conçu la couverture.
L’objet le plus émouvant de la vente reste toutefois cette maquette originale du « Pop-Hop » du Trésor de Rackham le Rouge (1971), sur laquelle a travaillé en particulier Michel Demarets, collaborateur des Studios Hergé. Six aventures de Tintin avaient à l’époque été adaptées en « Pop-Hop », des livres à système (en anglais pop-up) édités par Hallmark. Cette pièce unique va-t-elle, toutes proportions gardées, constituer un nouveau record de vente ? Réponse la semaine prochaine.
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Patrice GUERIN